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Vient de paraître : "Rimes, vers et strophes dans les poésies d’Alfred de Vigny", in "Styles, Genres, Auteurs", n°21, édité par Lise Charles et Florence Leca-Mercier, SUP, 2024.

Je viens de publier une étude synthétique sur les formes versifiées des poésies d'Alfred de Vigny, dans le volume 21 de la collection "Styles, Genres, Auteurs" de Sorbonne Université Presses.


Référence bibliographique :

Jean-Michel GOUVARD, "Rimes, vers et strophes dans les poésies d’Alfred de Vigny", in Styles, Genres, Auteurs, n°21, édité par Lise Charles et Florence Leca-Mercier, SUP, 2024.


Résumé :

L’objet de cet article est de proposer une étude synthétique des rimes, des mètres et des formes strophiques dans les poésies d’Alfred de Vigny, afin de montrer que, si l’auteur a préservé l’essentiel des pratiques classiques et néo-classiques en matière de versification, il a également opéré des choix ponctuels qui l’en démarque, et en font un poète original et novateur, fortement ancré dans son époque, et dans le courant esthétique et littéraire qu’il a contribué à dessiner et à imposer, le romantisme. 


Introduction :

Dans la troisième section des « Archives de l’œuvre » des Œuvres poétiques d’Alfred de Vigny, Jacques-Philippe Saint-Gérand a collecté divers jugements contemporains sur les Poèmes antiques et modernes et les Poèmes philosophiques[1]. Si les premières appréciations soulignent l’« originalité » de sa poésie, que ce soit pour en louer la tonalité « sauve » et « fraîche », ou en blâmer l’« obscurité » et l’« incorrection révoltante », celles plus tardives laissent de côté ces positions tranchées, et dessinent une image du poète telle que la fixera la doxa scolaire et universitaire, à l’instar de Barbey d’Aurevilly, en 1862 : « La littérature du xviie siècle, la littérature de l’unité et de l’ordre, et même de l’ordre un peu dur, a commencé par l’indépendant génie de Corneille, impérieux et altier dans son indépendance ; et la littérature du XIXe siècle, la littérature de l’indépendance et de la variété et même du dérèglement dans sa variété, a commencé par le doux génie de Racine, si suave dans sa correction, et c’est M. Alfred de Vigny, le précurseur du romantisme, qui a été ce Racine-là » (Les Œuvres et les hommes. Les Poètes, Paris, Amyot, 1862, p. 51-52). Barbey construit un double parallélisme, entre deux siècles dont on estimait que tout les opposait : l’un entre les débuts du classisme et ceux du romantisme, qui repose sur un paradoxe, puisque l’école de l’ordre et de l’unité aurait débuté sous la plume d’un auteur, Corneille, qui se caractérisait par la singularité de son génie, tandis que l’école du « dérèglement » aurait été initiée par Vigny, un poète à la fois « doux », « suave » et « correct » ; l’autre entre le talent de Vigny ainsi circonscrit, et celui de Racine, censé présenter les mêmes propriétés. Vigny serait tout à la fois « le précurseur » paradoxal « du romantisme », comme Corneille l’avait été pour le classicisme, et un nouveau Racine. Sa poésie est perçue comme un analogue du classicisme, qui n’en a pas moins des traits propres au premier romantisme, que Vigny avait contribué à illustrer. Cette image, qui restera attachée au poète, suppose une constante tension, dans son écriture, entre l’héritage classique et les innovations, et ce sera le fil d’Ariane que suivra cette étude, afin de donner un aperçu général des formes poétiques chez Vigny.


[1] Alfred de Vigny, Œuvres poétiques, éd. Jacques-Philippe Saint-Gérand, Paris, GF, 1978, p. 426-438.


Lien vers le site de l'éditeur : cliquez ici.




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