top of page

Séminaire Samuel Beckett : "Comment c'est" : Torture et pornographie

La fermeture des universités françaises me conduit à enregistrer les séances de mon séminaire consacré à Samuel Beckett. Je mets aujourd'hui en ligne la seconde partie d'une séquence dédiée à Comment c'est. Celle-ci est axée sur les thèmes suivants : (i) l'intertextualité avec L'Enfer de Dante et La Reine des fées de Spencer (thème de la colère et de l'enfer) ; (ii) le traitement et la signification de la pornographie ; (iii) l'inscription dans le texte de la guerre d'Algérie et, en particulier, de la pratique de la torture par l'armée française ; (iv) l'imaginaire colonialiste sous-jacent à certains motifs du texte.


Cette séance est disponible en suivant ce lien.


La séance précédente, qui porte sur les oeuvres de Beckett qui précèdent et préparent l'écriture de Comment c'est, est disponible en suivant ce lien.


Voici la description générale du séminaire:


Samuel Beckett, Molloy, Comment c’est, et Compagnie : le roman en questions

Ce séminaire est consacré à l’œuvre romanesque de Samuel Beckett. Le programme porte sur trois textes qui correspondent à trois étapes essentielles dans le parcours de l’auteur : Molloy (1947-1948), Comment c’est (1959-1960) et Compagnie (1979-1980). Chacune de ces œuvres relève de ce que l’on appelle « l’avant-garde » ou la « littérature expérimentale ».

Ecrit dans les années de l’après-guerre, Molloy raconte une quête identitaire qui prend la forme d’une métamorphose. Bien que le récit soit totalement fictif, il n’en reflète pas moins la propre transformation de l’auteur qui, à la sortie de la guerre, s’invente une éthique et une esthétique qui lui correspondent enfin pleinement, et qui orienteront toute son œuvre à venir.

Inspiré par L’Enfer de Dante et les textes de Sade, Comment c’est oscille constamment entre roman et poésie en prose. Ce récit met en scène un narrateur condamné à ramper dans une boue noirâtre, seul ou aux côtés d’autres compagnons d’infortune, voués comme lui à une errance sans fin. Malgré son caractère irréaliste, cette œuvre, composée durant la guerre d’Algérie, est aussi un plaidoyer contre la torture telle que la pratiquait l’armée française dans ce pays – ce qui en fait l’un des textes les plus politiques de Samuel Beckett.

Compagnie est l’un des derniers titres publiés par l’auteur, et l’un de ceux dont l’appartenance générique est des plus problématiques. Donnant la parole à un narrateur mal défini, dont la voix n’est pas sans rappeler celles des personnages plus ou moins fantomatiques que Beckett a mis en scène dans les pièces de théâtre qu’il a écrit au cours des années 1970, le texte oscille sans cesse entre fiction et autobiographie, et préfigure les procédés auto-fictifs qui sont devenus depuis assez courants dans la littérature contemporaine.

Dans le cadre du séminaire, nous dégagerons les convergences et les divergences qui existent entre ces œuvres, afin de caractériser aussi bien les constantes de la démarche littéraire de l’auteur que son évolution au fil des années, et la recherche créatrice que traduisent ces pratiques.




Comments


bottom of page