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Séminaire automne 2025 : "Ecrire à l’heure d’internet, des réseaux sociaux et des jeux vidéos : l'exemple de la littérature québécoise contemporaine"

  • Photo du rédacteur: Jean-Michel Gouvard
    Jean-Michel Gouvard
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

Voici la présentation de mon séminaire de Master pour la rentrée de septembre, lequel se tiendra chaque jeudi, de 10h30 à 12h30 (Université de Bordeaux Montaigne) :


Jean-Michel Gouvard, S1, 1MDRM317, Ecrire à l’heure d’internet, des réseaux sociaux et des jeux vidéos

 

L’émergence d’internet à la fin du XXe siècle, puis le développement des réseaux sociaux et des jeux vidéo à l’aube du nouveau millénaire, ont profondément modifié les rapports sociaux, les modes de communication, ainsi que les modalités de représentation et de compréhension du monde et de soi-même. L’influence de ces nouveaux médias s’exerce aussi sur la création littéraire contemporaine, dans la mesure où écrire est un moyen, parmi d’autres, de penser le monde et de se penser soi-même en ce monde.

D’un point de vue thématique, ces technologies et pratiques culturelles ont inspiré des auteurs et autrices qui s’attachent à représenter les expériences numériques — navigation en ligne, identités virtuelles, solitude connectée, surcharge d’informations — comme autant de réalités existentielles propres à la période contemporaine. D’un côté, la culture des réseaux sociaux interroge les notions de soi, d’intimité, de vérité et de performativité, tandis que les jeux vidéo suscitent une réflexion sur les rapports entre réalité et fiction, sur les mécaniques de narration interactive ou sur les formes nouvelles de socialité.

Sur le plan formel, ces influences se manifestent par une hybridation des genres et une fragmentation de la narration. La brièveté des formats numériques, la logique du zapping ou de la viralité contaminent la structure des textes littéraires, qui empruntent aux messages, aux posts ou aux algorithmes une esthétique éclatée et discontinue. Le principe d’interactivité propre aux jeux vidéo inspire à certains une réflexion sur le rôle du lecteur comme co-créateur du récit, tout en reformatant la notion même de récit.

Enfin, ces technologies transforment aussi les modalités de publication et de diffusion. L’autoédition numérique, les plateformes de lecture en ligne comme Wattpad, les comptes d’auteurs sur Instagram ou TikTok contribuent à redéfinir les circuits de légitimation et à élargir les formes d’expérimentation littéraire, tout en rendant plus poreuse la frontière entre amateur et professionnel.

C’est à explorer ces aspects de la création littéraire contemporaine qu’invite ce séminaire, en s’appuyant sur trois textes écrits par des écrivain·e·s du Québec, où l’exploration de ces voies nouvelles est particulièrement riche et bien représentée (à lire si possible avant la rentrée) :

 

-        Daphné B., Maquillée, Montréal, Éditions Marchand de feuilles, 2020. (Ne pas acheter l’édition française, publiée chez Grasset.)

-        Alain Farah,  Pourquoi Bologne, Montréal, Le Quartanier, 2013.

-        Eric Plamondon, Hongrie-Hollywood Express, recueilli dans le volume 1984, Paris, Le Livre de poche, 2022 [2011-2013]. (Ce volume regroupe trois romans, qui forment une trilogie : Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise, Pomme S, publiés au Québec entre 2011 et 2013. Seul le premier est à notre programme.)

 

Daphné B. est une autrice et poétesse contemporaine dont l’œuvre mêle engagement féministe, réflexion sur la culture numérique et exploration de l’intime. Elle se distingue par une langue incisive et poétique, nourrie par les codes de la pop culture et les réseaux sociaux. Après plusieurs recueils de poésie, elle publie Maquillée, un livre inclassable, à la fois essai et autofiction, dans lequel elle interroge les enjeux esthétiques, culturels et affectifs du maquillage, tel qu’il est (re)présenté sur les réseaux sociaux, et en particulier YouTube. (Pour aller plus loin : https://www.youtube.com/watch?v=iLHJG95scgM&t=2204s)

Alain Farah est un écrivain dont l’œuvre se caractérise par un jeu constant avec les codes narratifs et un questionnement « politique » de la société, au sens que Jacques Rancière donne à ce terme. Avec Pourquoi Bologne, Farah propose un récit fragmentaire et à la chronologie bousculée, où se croisent histoire personnelle, fiction et références culturelles multiples et métissées. La structure générale du récit doit beaucoup aux jeux vidéo, avec une progression par plateaux, en même temps qu’elle porte une réflexion sur le pouvoir de la littérature et la fonction sociale de l’écrivain en ce début de siècle. (Pour aller plus loin : https://www.canal-u.tv/chaines/culturegnum/le-roman-quebecois-contemporain-alain-farah)

Éric Plamondon s’est fait connaître avec sa trilogie 1984, qui comprend Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S, laquelle combine l’autobiographie, l’autofiction et la fiction. Il y reprend et détourne des textes glanés sur Wikipédia, tout en imitant, par leur agencement, le fait de surfer sur des pages internet. Il imbrique ainsi les unes avec les autres plusieurs lignes narratives, souvent avec beaucoup d’humour et d’ironie, invitant le lecteur à avoir une part active dans la construction du sens, tout en délivrant une critique sans concession de la société de consommation nord-américaine. (Pour aller plus loin : https://ericplam.com/)


Pour tout renseignement, cliquez sur ce lien.


 
 
 

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