Ouverture de mon séminaire "L’écriture migrante : Identité et hybridité culturelle dans le roman québécois contemporain"
Mon séminaire sur le roman québécois contemporain se déroulera chaque jeudi, de 10h30 à 12h30, à compter du 12 septembre, et jusqu'à mi-décembre.
L’écriture migrante : Identité et hybridité culturelle
dans le roman québécois contemporain
Après s’être ouvert à l’immigration européenne dans les années 1960 et 1970, le Québec a réorienté sa politique migratoire dans les années 1980 et 1990, et a accueilli des populations venant de tous les continents, et, en particulier, de Chine, d’Inde, du Vietnam, de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient, et d’Haïti. Il en est résulté une « littérature migrante », laquelle se définit par des thèmes en lien avec le déplacement et l’hybridité, et par des formes littéraires spécifiques, entre autobiographie et autofiction, en même temps qu’elle remet en cause la langue et les pratiques littéraires dominantes, ainsi que l'unicité des référents culturels et identitaires.
L’objectif du séminaire est de découvrir ce courant littéraire, qui, sans être propre au Québec, puisqu’il se retrouve dans la plupart des pays occidentaux contemporains, y compris en France, est particulièrement présent « au pays ». Les textes sur lesquels nous travaillerons sont les suivants :
- Alain Farah, Mille secrets mille dangers, Montréal, Le Quartanier, 2021 ;
- Dany Laferrière, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, Paris, Editions Zulma, 2020 [1ère édition : 1985] ;
- Kim Thúy, ru, Paris, Editions Liana Lévi, collection “piccolo”, 2010.
Alain Farah, Dany Laferrière et Kim Thúy sont au Québec des écrivains de premier plan, reconnus tout à la fois par la critique et le grand public. Tous trois sont des immigrés, de première ou de seconde génération : dans les années 1970, les parents d’Alain Farah ont quitté l’Egypte, où il était devenu difficile de vivre pour des Libanais de confession chrétienne ; Dany Laferrière a fui Haïti et la dictature des Duvalier ; et Kim Thúy son Vietnam natal, victime de la dictature de Hồ Chí Minh. Tous trois sont les protagonistes de leurs récits, lesquels témoignent de leur parcours de vie et des questionnements identitaires, ethniques et culturels qui ont été les leurs, tout en prenant des formes singulières, fragmentées et polyphoniques, à l’image des fluctuations de la mémoire, et des incertitudes d’un monde post-moderne aussi complexe que problématique, dont ces œuvres sont à la fois des produits et des reflets.
Mots-clefs : autofiction, écriture migrante, étude de genre, études coloniales, études culturelles, légitimation, littérature de témoignage, littérature francophone, multiculturalisme, roman de formation, sociologie de la littérature.
Conseils de lecture :
=> Il convient de lire les œuvres inscrites au programme avant le début du séminaire.
=> Sur la notion de « littérature migrante », lire l’article en ligne de Denis Chartier, « Les origines de l’écriture migrante »,
=> Pour une introduction à l’œuvre d’Alain Farah, lire mon article en ligne, « Mille secrets mille dangers d’Alain Farah. Fictions, identités, protocoles »,
=> Pour une introduction à l’œuvre de Dany Laferrière, lire l’article en ligne d’Anne Brown « Le parcours identitaire de Dany Laferrière »,
=> Pour une introduction à l’œuvre de Kim Thúy, lire l’article en ligne de Daniel Danis, « Oiseaux migrateurs. L’expérience exilique chez Kim Thúy et Linda Lê » (N.B. : Il faut être membre de la Bibliothèque Nationale du Québec pour accéder à cet article. Au besoin, demandez-le moi par mail – cf. adresse susmentionnée).
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