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Nouveau CV mis à jour

Je viens d'actualiser mon CV (téléchargeable ici) : nouveaux articles, nouveaux manuels et collectifs, nouveaux doctorants inscrits sous ma direction, nouveau séminaire de Master - et un nouvel essai à paraître aux éditions Pontcerq d'ici quelques mois, Le Nautilus en bouteille, dont voici le synopsis :


Le Nautilus en bouteille est un essai croisé sur Jules Verne et Walter Benjamin. J’y propose une lecture renouvelée de l’œuvre du romancier, qui rompt avec les habituelles hagiographies qui lui sont consacrées, et qui repose sur la thèse suivante : le succès de Jules Verne n’est pas dû à des qualités littéraires, qui ne lui ont été attribuées que rétrospectivement, à compter des années 1960, mais au fait qu’il a su traduire dans ses récits ce que j’appelle « le rêve collectif du XIXe siècle », en reprenant un concept de Walter Benjamin. C’est à identifier ce « rêve » et les modalités selon lesquelles il s’incarne dans des formes romanesques qu’est consacré le corps de l’ouvrage, qui compte quatre chapitres : « Voyages et utopies », « Intérieurs et collections », « Panoramas et aquariums » et « Ruines et fins du monde ».

Partant des travaux de Walter Benjamin, que je cherche néanmoins à renouveler et à prolonger, j’y montre que la société du XIXe siècle se caractérise par une contradiction majeure, suite à l’incapacité dans laquelle elle se trouvait de modifier ses structures sociales et culturelles, afin de s’adapter aux profonds bouleversements économiques et technologiques qui l’affectaient, et à leurs conséquences pratiques à tous les échelons et dans tous les domaines du corps social. Il en résulte une tension entre la « culture » de cette société, demeurée en quelque sorte dans le passé, et les conditions matérielles auxquelles chacun devait se soumettre dans sa vie quotidienne, et qui, désignées du nom de « progrès », étaient présentées comme le seul futur possible pour l’humanité. Cette tension explique pourquoi les hommes et les femmes du XIXe siècle font parfois preuve d’une foi en l’avenir qui confine à la naïveté, tout en redoutant que ses promesses ne se résolvent en une soudaine apocalypse. Leur société était partagée entre l’espoir d’un avenir meilleur, que faisaient miroiter les sirènes du progrès et du capitalisme triomphants, et les craintes qui naissaient de cette vision même des temps futurs, à cause de la brutalité et de la rapidité avec lesquelles les transformations se produisaient dans le corps social, jusqu’à y voir poindre, en surimpression, quelque sombre apocalypse. Tout le génie de Verne, ainsi que je le montre en proposant des lectures minutieuses de nombreux passages de ses romans les plus connus, a été de capter cet état d’esprit, et de le transposer dans son univers romanesque, à la fois par les motifs qu’il choisit, et les procédés qu’il invente, lesquels apparentent ses romans à une forme littéraire des spectacles et attractions populaires de son temps.

Ce faisant, Le Nautilus en bouteille illustre par l’exemple une conception des études littéraires, également inspirée des travaux de Walter Benjamin, qui fait de la littérature une manifestation parmi d'autres de la culture dans l’histoire.

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