Mon prochain séminaire : "Oh les beaux jours"¸ "Tous ceux qui tombent" et "
Oh les beaux jours¸ Tous ceux qui tombent et La dernière bande de Samuel Beckett,
ou comment (ne pas) se souvenir du passé
Séminaire du Master REEL 1 - Septembre à décembre 2018
Ce séminaire a pour objectif de faire découvrir le théâtre de Samuel Beckett à la charnière des années 1950-1960, à travers Tous ceux qui tombent (1957), La dernière bande (1958) et Oh les beaux jours (1961). Ces pièces problématisent chacune à leur façon la question, centrale chez l’auteur, du rapport au passé, en remettant en cause le rôle que jouent les souvenirs et l’expérience dans la construction de soi – construction qui, chez Beckett, est plutôt une déconstruction, qui affecte tout autant l’individu et l’univers dans lequel il vit, que le texte littéraire qui les représente.
L’étude de Tous ceux qui tombent, La dernière bande et Oh les beaux jours permettra également de replacer ces pièces dans la dynamique propre à l’œuvre théâtrale de Samuel Beckett, laquelle s’étend de la seconde moitié des années 1940 au début des années 1980, et n’a cessé d’évoluer par ses techniques et ses procédés. Il peut donc être intéressant de lire ou de visionner En attendant Godot et Fin de partie, les deux autres pièces qui, avec Oh les beaux jours, sont les plus connues de l’auteur, mais aussi des titres plus tardifs, comme Pas moi, Catastrophe ou encore L’Impromptu de l’Ohio. De même, nous verrons que les pièces au programme traitent, sous une forme dramaturgique, de thèmes qui sont aussi au cœur de l’œuvre romanesque de Samuel Beckett, en particulier avec des textes comme L’Image, L’Innommable et Comment c’est, et qu’ils perdurent jusque dans ses dernières compositions, telles que Mal vu mal dit, Soubresauts ou Compagnie, lesquelles restent assez inclassables d’un point de vue générique, puisqu’elles oscillent entre roman, prose poétique et scénographie. Il ne s’agit pas de lire toutes ses œuvres en sus de celles inscrites au programme (bien que cela ne soit pas interdit non plus), mais de choisir certaines d’entre elles, selon ses préférences, afin de réellement découvrir Beckett à l’occasion de ce séminaire.
En ce qui concerne les lectures critiques, quelques références, qui seront complétées au cours du semestre :
Clément, Bruno, L'Œuvre sans qualités: rhétorique de Samuel Beckett, Paris, Le Seuil, 1994.
Grossman, Evelyne, L'Esthétique de Samuel Beckett, Paris, Sedes, 1998.
Hubert, Marie-Claude, Langage et corps fantasmé dans le théâtre des années cinquante. Ionesco, Beckett, Adamov, Paris, José Corti, 1987.
Hubert, Marie-Claude, Lectures de Samuel Beckett : En attendant Godot, Oh ! Les beaux jours, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009.
Knowlson, James, Beckett, Nîmes, Actes Sud, collection « Babel », 1999.
Noudelmann, François, Beckett ou la scène du pire, Paris, Honoré Champion Éditeur, 1998.
Et, pour ceux et celles qui lisent l’anglais :
Haynes, John, and Knowlson, James, Images of Beckett, Cambridge University Press, 2003.
O’Brien, Eoin, The Beckett country. Samuel Beckett’s Ireland, Black Cat Press, Dublin, 1986.
N.B. : Toutes les œuvres de Samuel Beckett sont publiées aux Editions de Minuit. Certaines d’entre elles sont disponibles en « double », la collection de poche de l’éditeur.