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10 février 2017 : Energie et hystérie chez Baudelaire

Conférence prononcée dans le cadre du Séminaire Modernités "Ecritures de l'énergie" :

Thème de la conférence :

Baudelaire, dans ses textes, utilise la notion d'hystérie afin de rende compte d'une disposition d 'esprit tout autant que d'un comportement, qu'il relie par ailleurs au "spleen", ainsi qu'à des représentations connexes, et parfois antinomiques en apparence, comme l'énergie, l'apathie, etc.

L'objectif de la conférence sera de montrer comment ce réseau notionnel est corrélé avec les représentations culturelles de l'hystérie, au sens pathologique du terme, telles qu'elles étaient diffusées au milieu du XIXe siècle dans la société du Second Empire.

Argumentaire du séminaire :

L’idée d’énergie sera déclinée à la fois dans son versant thématique, dans son versant métalittéraire (l’énergie de l’écriture, l’énergie créatrice), et dans son versant formel (stylistique), non seulement dans la littérature française, mais aussi dans les littératures des autres domaines linguistiques. Les travaux du Séminaire prendront en compte surtout la littérature des trois derniers siècles. Le XVIIIe siècle sera un nécessaire point de départ pour la construction de la notion même d’énergie, avec notamment l’oeuvre de Diderot (qui permet d’ailleurs des ouvertures vers d’autres arts comme la peinture). Le XIXe siècle, pendant lequel s’est développé le modèle épistémologique de la Thermodynamique, a été à son tour traversé par les problématiques de l’énergie : chez W. von Humboldt (l’énergie du langage), Balzac (l’épuisement de l’énergie vitale dans La Peau de chagrin), Hugo, Rimbaud (« les énergies chorales et orchestrales et leurs applications instantanées »), Mallarmé (le drame solaire sous toutes ses formes), Zola, Verne, le premier Claudel (Tête d’or)… Au XXe siècle, la pensée de Bergson a donné à l’idée de l’énergie créatrice une place cruciale dans la réflexion esthétique ; puis la réception de Nietzsche a orienté une part des questions liées à l’énergie : c’est le cas par exemple chez Bataille et Sollers. La question de l’énergie est aussi centrale chez Beckett (la perte de l’énergie), ou chez Giono (le regain de l’énergie), chez Michel Deguy (« l’énergie du désespoir »), ou encore dans l’oeuvre de Michaux chez lequel l’énergie intérieure du sujet s’extériorise en gestes qui sont aussi ceux du dessin et de la peinture. Les autres arts pourront donc entrer dans notre réflexion.

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